La logistique et le transport jouent un rôle majeur dans la performance de la Supply Chain. Ils assurent l’acheminement physique des marchandises, du fournisseur jusqu’au client final, en veillant à la qualité, la sécurité, la rapidité et la rentabilité des flux. Face à la mondialisation, à l’évolution rapide des technologies et aux exigences toujours plus élevées des consommateurs en termes de délais et de service, les acteurs de la logistique et du transport doivent innover et adopter des pratiques durables et agiles.
Dans cet article, nous allons définir les enjeux de la logistique et du transport, présenter les principaux modes de transport et les stratégies d’optimisation, et mettre en avant les tendances et bonnes pratiques pour gagner en efficience et compétitivité.
Routier
Mode de transport le plus utilisé pour la distribution de proximité et le dernier kilomètre.
Avantages : flexibilité, rapidité sur les courtes et moyennes distances, maillage géographique dense.
Inconvénients : saturation du trafic, coûts liés au carburant et aux péages, impact environnemental élevé.
Ferroviaire
Adapté au transport de gros volumes sur de longues distances.
Avantages : moindre impact écologique, capacité importante.
Inconvénients : manque de flexibilité, dépendance aux infrastructures et horaires, délais parfois plus longs.
Maritime
Indispensable pour le commerce international (conteneurs, vrac).
Avantages : coût par tonne-kilomètre parmi les plus bas, capacité de chargement élevée.
Inconvénients : délais de transit plus longs, contraintes portuaires, dépendance à la météo.
Aérien
Utile pour les marchandises à forte valeur ajoutée ou urgentes (high-tech, pièces de rechange critiques).
Avantages : rapidité, globalité du réseau.
Inconvénients : coût élevé, impact carbone important, restrictions sur certains produits (dangereux, volumineux).
Fluvial
Exploité le long des voies navigables (fleuves, canaux).
Avantages : solution économique et peu polluante pour du vrac ou du conteneur, absence d’embouteillages.
Inconvénients : dépendance à la géographie, lenteur relative, saisonnalité (étiage).
Multimodal
Combinaison de plusieurs modes (rail-route, mer-route, fleuve-route, etc.) pour tirer parti des atouts de chacun.
Permet de réduire les coûts, l’empreinte carbone, tout en gardant une certaine flexibilité.
Massification
Regrouper les flux (lots complets, fret consolidé) pour bénéficier d’économies d’échelle.
Externaliser la logistique à un prestataire (3PL, 4PL) pour mutualiser les volumes et réduire les coûts unitaires.
Cross-docking
Réduire ou supprimer la phase de stockage intermédiaire en plate-forme.
Les marchandises arrivant en centre de distribution sont immédiatement triées et expédiées vers les destinations finales.
Gestion du dernier kilomètre
Le dernier segment de livraison (souvent en zone urbaine) peut représenter une part significative du coût total (jusqu’à 20-40 %).
Développer des alternatives (livraison collaborative, points relais, véhicules propres) pour limiter les nuisances et les coûts.
Logistique inversée
Prise en charge des retours produits, du recyclage, du reconditionnement.
Optimiser la collecte des emballages et des déchets pour une économie circulaire (voir 2 – Achats Responsables).
Approche Lean et Juste-à-temps
Minimiser les stocks et les temps d’attente en coordonnant la production, la distribution et le transport au plus près de la demande.
Réduire les gaspillages (temps d’immobilisation, surproduction).
Collaboration et mutualisation
Développer des partenariats ou des groupements pour mutualiser les réseaux de distribution (ex. pooling entre industriels).
Partager les données et anticiper la demande grâce à des plateformes collaboratives, évitant les voyages à vide.
TMS (Transport Management System)
Planification et optimisation des tournées (routing), gestion des transporteurs, suivi des coûts de transport, suivi des indicateurs (OTD, CO2).
Calcul automatique des itinéraires et des contraintes (fenêtres de livraison, interdictions de circulation).
WMS (Warehouse Management System)
Outil de gestion d’entrepôt (réception, stockage, préparation de commandes, expédition).
Interface avec le TMS pour organiser les enlèvements et livraisons.
IoT et tracking en temps réel
Capteurs GPS, RFID, GPRS pour suivre l’emplacement des véhicules, la température des marchandises, les conditions de transport.
Alimentation d’un portail client permettant de connaître l’ETA (Estimated Time of Arrival).
Big Data et IA
Analyse prédictive pour ajuster les prévisions de trafic, identifier les schémas d’optimisation de flux, prévenir les risques.
Chatbots pour informer les clients sur le statut de livraison, orienter les transporteurs (voir 3.5 – Intelligence artificielle et chatbots).
Plateformes collaboratives
Mise en relation des chargeurs et transporteurs, bourses de fret (Freight Exchange), systèmes de co-chargement.
Fluidification des échanges d’informations, réduction du taux de chargement à vide.
Green Logistics
Réduction de l’empreinte carbone, utilisation de véhicules plus propres (électriques, hydrogène, biogaz), transport multimodal.
Éco-conception des emballages, transport groupé, logistique urbaine durable.
Logistique 4.0
Automatisation via la robotique (AGV – Automated Guided Vehicles, drones), entrepôts intelligents, entrepôts automatisés.
Intégration de la réalité augmentée (assistance visuelle pour les préparateurs de commandes) et de la blockchain (traçabilité).
Customisation et rapidité
Explosion de l’e-commerce : délais de livraison toujours plus courts (même jour, 2 heures), croissance du click & collect.
Pression sur la Supply Chain pour concilier rapidité, coût et impact environnemental.
Gestion des risques et résilience
Pannes, catastrophes naturelles, instabilité politique : renforcer la réactivité en multipliant les scénarios de transport et en diversifiant les sources.
Développement de la logistique nearshore ou onshore pour réduire la dépendance aux flux lointains (relance de la production locale).
E-commerce transfrontalier
Augmentation du commerce international en ligne.
Adaptation aux réglementations douanières, gestion des retours internationaux, transparence des coûts de livraison.
Fiabiliser les prévisions
Collaborer avec les services ventes et marketing pour anticiper les pics ou creux d’activité.
Utiliser des méthodes de prévision statistiques ou d’IA.
Cartographier les flux
Analyser les origines, destinations, volumes, fréquences.
Identifier les maillons critiques, proposer des scénarios d’optimisation.
Sélectionner les bons partenaires
Choisir les transporteurs et prestataires logistiques sur la base de critères multiples (coût, fiabilité, couverture géographique, RSE).
Négocier des contrats-cadres, définir des indicateurs de performance (taux de service, réactivité, empreinte carbone).
Améliorer la visibilité
Partager les informations sur la commande et le suivi d’expédition avec les clients et les différents acteurs.
Mettre en place un tracking en temps réel pour détecter rapidement les retards ou anomalies.
Équilibrer coûts, qualité et impact environnemental
Évaluer le TCO (Total Cost of Ownership), incluant les externalités (pollution, congestion), et pas uniquement le prix du transport.
Intégrer les critères RSE (emissions CO₂, conditions sociales) dans les appels d’offres.
S’engager dans une démarche d’amélioration continue
Mettre en place des KPIs (taux de livraison à temps, taux d’incidents, coût par km ou par tonne, etc.).
Analyser régulièrement les écarts, identifier les gisements d’économies ou de productivité, tester des innovations (véhicules autonomes, drones, etc.).
La logistique et le transport constituent l’épine dorsale de la Supply Chain, garantissant la disponibilité des produits au bon endroit, au bon moment, et au coût optimal. Dans un contexte de mondialisation et de digitalisation :
Les professionnels de la logistique doivent orchestrer les modes de transport (routier, ferroviaire, maritime, aérien, fluvial) et déployer des stratégies (massification, cross-docking, mutualisation) pour optimiser les flux.
Les entreprises misent sur des outils (TMS, WMS, IoT, Big Data) pour gagner en visibilité, en réactivité et en fiabilité.
La réduction de l’empreinte environnementale et la collaboration inter-entreprises sont devenues des priorités pour répondre aux défis sociétaux et réglementaires.
Pour les professionnels et étudiants de la fonction Achats et de la Supply Chain, il est crucial de :
Comprendre les contraintes et opportunités de chaque mode de transport (coûts, délais, impact écologique),
Savoir concevoir des schémas logistiques performants, alignés sur la stratégie de l’entreprise (stockage, distribution, service client),
Maîtriser les dispositifs digitaux (TMS, WMS, tracking, analytics) et cultiver la transversalité avec les autres fonctions (production, ventes, finance, RSE),
Intégrer une démarche d’amélioration continue, en ajustant régulièrement les plans de transport et l’organisation logistique selon les retours d’expérience et l’évolution du marché.
En conciliant efficacité, durabilité et satisfaction client, la logistique et le transport renforcent la compétitivité et la création de valeur au sein de la chaîne d’approvisionnement.